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Cododo : bonne ou mauvaise idée ?

Est-il bon ou non de laisser son enfant partager le lit parental (cododo)? C’est une question récurrente avec ses pros et antis. Pour préciser la question, il serait intéressant de savoir s’il pourrait y avoir des conséquences négatives sur le développement de l’enfant lorsque celui-ci partage le lit parental. Est-ce qu’il y aurait un plus grand risque pour l’enfant de développer des angoisses de séparation ou de s’autonomiser par la suite s’il dort régulièrement avec ses parents ? Ou est-ce que plus globalement, l’enfant pourrait souffrir de divers problèmes développementaux ou de sommeil après une période prolongée de cododo ? Nous vous éclairons sur le sujet

 

Le cododo est de plus pratiqué par les enfants, mais vous hésitez encore, n'avez pas fait votre choix et vous posez quelques questions. Jusqu'à quel âge peut-on pratiquer les cododo ? Existe-t-il des dangers sur la santé ou la psychologie de l'enfant ? Nous vous aidons à faire votre choix.

 

Pour se faire un avis : Etudes sur le cododo

Cododo et trouble du sommeil

Une étude de 2014, menée par le Dr Hysing de l’Université de Bergen, en Norvège (1) a montré que plus le bébé partage le lit des parents (c’est-à-dire qu’il dort plus de la moitié de la nuit avec ses parents), plus grande est la probabilité qu’il souffre de troubles du sommeil par la suite. Cette étude a analysé 56 000 rapports de mères sur le sommeil de leur enfant. Les chercheurs ont montré qu’un tiers des enfants qui se réveillent la nuit à 6 mois, continuent à se réveiller chaque nuit à 18 mois lorsqu’ils ont partagé le lit de leur parent par le passé. La durée totale de sommeil est plus courte avec des réveils plus fréquents que pour les autres enfants.

D’autres études antérieures (2-3) ont cependant montré l’absence de corrélation entre les problèmes de sommeil et le fait de partager le lit des parents. Une étude longitudinale de l’Université de Californie (3), publiée en 2002, a suivi un total de 205 familles depuis 1975. Dans cette étude, ils ont choisi un enfant par famille suivi dès le 3e trimestre de grossesse de la maman et jusqu’à l’âge de 18 ans. Ils ont demandé aux parents s’ils dormaient avec leurs enfants aux âges de 5 mois, 3 ans, 4 ans et 6 ans. A l’âge de  6 ans, il n’a pas été montré de différence dans la qualité du sommeil entre les enfants qui ont partagé ou non le lit de leur parent. A l’âge de 18 ans, aucune différence cognitive ou dans la qualité du sommeil n’a été montré entre ces deux groupes. Une autre recherche (4) menée sur 944 parents a également montré l’absence d’effet du partage du lit de bébé jusqu’à 1 an, lorsque des évaluations cognitives ou sur la qualité du sommeil ont été menées aux âges de 1, 2, 3 et 5 ans, ce qui est corroboré encore par d’autres recherches (5, 6), qui n’ont pas non plus montré de différences dans la trajectoire développementale cognitive ou émotionnelle entre les enfants qui ont partagé le lit et  ceux qui ne l’ont pas partagé.

Ceux qui sont favorables au cododo argumentent que cela serait bénéfique pour les enfants, en particulier pour diminuer le stress de l’enfant, pour améliorer son sentiment de sécurité et d’attachement à sa mère (7). D’autres argumentent en faveur de bénéfices sur la santé comme par exemple l’augmentation de la durée de l’alimentation au sein. Aux Etats-Unis, les professionnels de la santé, en particulier l’académie pédiatrique américaine (AAP), mettent en garde les parents sur le partage du lit (8). Si les études ne s’entendent pas sur d’éventuels troubles du sommeil ou sur des déficits cognitifs ou émotionnels tardifs chez les enfants qui ont dormi dans le lit parental, elles convergent sur les risques accrus de mort subite dans les cas de cododo. Une étude menées dans le Missouri, Kansas City, au Children’s Mercy Hospitals and Clinics, a analysé 8207 cas de morts subites et a montré que le partage du lit était le premier facteur de risque chez l’enfant (9). Cependant, il est important de préciser les covariables en jeu : en particulier, l’obésité des parents ou le tabac qui augmentent le risque de morbidité ou mortalité (10, 11) lors des cas de cododo. Les données épidémiologiques ont en effet, montré que les enfants dormant seul dans leur chambre avaient plus de probabilité de mourir de mort subite que les enfants partageant le lit parental avec une mère qui allaite, si celle-ci n’est ni obèse ni fumeuse (12). Enfin, il est intéressant de noter que des études ont montré que les enfants dormant seuls étaient plus susceptibles d’utiliser des rituels complexes aux heures d’endormissement et de se baser sur des objets transitionnels que ceux partageant le lit parental (13, 14, 15).

Cododo : que faire ?

En résumé, nous n’avons pas trouvé d’études scientifiques montrant d’éventuelles conséquences négatives, que ce soit sur le sommeil, sur le plan cognitif ou émotionnel, sur des enfants qui ont partagé le lit parental. Il appartient donc au parent de décider de la marche à suivre. Il peut paraître parfois plus pratique, lors de l’allaitement, de partager le lit avec son bébé ou avec son enfant suite à des cauchemars pour le rassurer. Il nous semble cependant important également de ne pas oublier que l’autonomisation de l’enfant passe par le temps mais également par l’espace. Selon ces deux dimensions, il est utile de lui enseigner la place de chaque membre de la famille, aussi bien sur le plan symbolique (l’ordre de venue au monde des enfants, la place de la génération) que sur le plan spatial concret (la chambre ou le lit de l’enfant), tout comme il existe une place spécifié pour ses parents (lit parental).

 

Jusqu'à quel âge pratiquer le cododo ?

 

Références:

  1. Hysing, M., Harvey, A.G., Torgersen, L. (2014). Trajectories and Predictors of Nocturnal Awakenings and Sleep Duration In Infants. Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics, 35, 309–316.
  2. Okami, P., Weisner, T., Olmstead, R. (2002). Outcome correlates of parent-child bedsharing: an eighteen-year longitudinal study. Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics, 23, 4, 244-253.
  3. Maccarin, J.T. (1995). A comparison of bed-sharing and non-bedsharing preschool children on selected social emotional variables. Doctoral dissertation. New York University.
  4. Hall, B .(2006). Parent-infant bed-sharing behavior: Effects of feeding type and presence of father. Human nature, 17,3, 301-318.
  5. Baraja, R.G., Martin, A., Brooks-Gunn, J., Hale, J. (2011). Mother-Child Bed Sharing in Toddlerhood and Cognitive and Behavioral Outcomes. Pediatrics, 128, 2, 339-347.
  6. Okami, P., Weisner, T., Olmstead, R. (2002). Outcome correlates of parent-child bedsharing: an eighteen-year longitudinal study. Journal Developmental Behavioral Pediatrics, 23, 4, 244–253.
  7. Thevenin, T.(1987).The Family Bed, New York, NY, Avery.
  8. Cohen, G.J. (1999). Guide to Your Child’s Sleep, Elk Grove Village, Il, American Academy of Pediatrics.
  9. Colvin, J.D., Collie-Akers, V., Schunn, C., Moon, R.Y. 2014. Sleep Environment Risks for Younger and Older Infants. Pediatrics, 134, 2, 406-412
  10. Byard, R.W. (1998). Is cosleeping in infancy a desirable or dangerous practice? Journal of Pediatrics and Child Health, 30, 198-199, 1994
  11. Scragg, R.K.R., Mitchell, E.A. (1998). Side sleeping position and bedsharing in the sudden infant death syndrome. Annals of Medicine, 30, 345-349.
  12. Fleming, P.J., Blair, P.S. (1998). Safe environments for infant sleep : community and laboratory investigations or folk wisdom ? Presented at Symposium on Breast Feeding, Parental Proximity and Contact in Promoting Infant Health, University of Notre Dame, South Bend.
  13. Lozoff, B. Wolf, A.W., Davis, N.S. (1984). Cosleeping in urban families with young children in the United states. Pediatrics, 74 : 171-182.
  14. Maccarin, J.T. (1995). A comparison of bed-sharing and non-bedsharing preschool children on selected social emotional variables (doctoral dissertation, New York University) dissertation abstracts international.
  15. Hayes, M.J. Roberts, S.M. Stowe, R. (1996). Early childhood cosleeping: Parent-child and parent infant nighttime interactions, Infant Mental Health Journal, 17, 348-357.

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