Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que ça me concerne ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Impossibilité de se concentrer, de demeurer immobile ou de contrôler ses pulsions, voici quelques signes très parlants du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Il est plus communément appelé TDAH et on en parle beaucoup pour les enfants et adolescents, mais il touche aussi les adultes. Les impacts de ce trouble de l’attention peuvent se retrouver dans plusieurs sphères de vie, autant la vie quotidienne, familiale, sociale, scolaire que professionnelle. C’est pourquoi, il est important de savoir si ça nous concerne, que ce soit pour notre enfant ou nous-même.

Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que ça me concerne ?
Sommaire : 

Qu’est-ce que le trouble du déficit de l’attention ?

Le trouble du déficit de l’attention est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par une difficulté persistante à pouvoir se concentrer, à maintenir son attention, à terminer une tâche ou encore à attendre. Cela peut même se traduire par une hyperactivité motrice avec une incapacité à rester en place et à un besoin de bouger de manière générale. Chez l’enfant, c’est un trouble fréquent, puisqu’environ 5 à 8 % des plus jeunes en sont atteints. En moyenne, il est diagnostiqué autour de l’âge de 7 ans, mais on peut commencer à en voir les premiers signes autour de l’âge de 2 ans, donc bien avant leur rentrée à l’école.

⚠️ La différence entre TDA et TDAH : On ne parle plus désormais de TDA, mais seulement de TDAH, même s’il n’y a pas d’hyperactivité. De même qu’on ne dit plus d’un enfant qu’il est hyperactif, puisque cela rentre dans le cadre du TDAH.

Les filles et le TDAH

Il est généralement dit que les garçons sont davantage atteints par le TDAH. Cependant, les études sont plus orientées sur les sujets masculins, quitte à négliger énormément la recherche sur les sujets féminins. Il n’y a qu’à voir les récentes découvertes sur l’endométriose 😕… De plus, les symptômes sont moins visibles chez les femmes, notamment, car il n’y a pas forcément d’hyperactivité. Il ne faut donc pas partir du principe qu’une petite fille n’en sera pas atteinte ! Même si le diagnostic est plus complexe, il faut s’accrocher. C’est encore plus vrai lorsqu’on est une femme adulte souffrant du TDAH 😥.

👉 Cet article peut vous intéresser : Comparer ses enfants : une attitude à contrôler !

Le TDAH chez l’adulte

On parle souvent des enfants pour le TDAH, mais il faut savoir que c’est un trouble qui touche aussi les adultes. En réalité, il s’agit d’un trouble persistant, car c’est la moitié des enfants qui ont ce trouble de l’attention, qui le garde une fois adulte, soit environ 4%.

😮 On peut ne pas avoir été diagnostiqué pendant l’enfance et le découvrir à l’âge adulte, mais il ne peut pas apparaître d’un seul coup une fois adulte. Il faut donc veiller aux symptômes pour savoir si ça nous concerne ou non. Notre TDAH peut aussi avoir une répercussion sur nos enfants, c'est pourquoi, être à l'écoute est important. 

Quels sont les symptômes du TDAH ?

Il faut savoir que les symptômes du TDAH se divisent en deux grands groupes : les comportements d’inattention et les comportements d’hyperactivité et d’impulsivité. Cela se traduit par :

  • Une difficulté à être attentif de manière soutenue,
  • Des erreurs d’inattention sur les devoirs ou une autre activité,
  • Un manque d’attention aux détails,
  • Une difficulté à terminer une tâche (comme les devoirs),
  • Un désintérêt pour les taches nécessitant un effort mental soutenu,
  • Une tendance à être facilement distrait et à faire des oublis,
  • Un besoin constant de bouger en remuant les mains et les pieds,
  • Une difficulté à rester assis longtemps,
  • Un besoin de courir et de grimper partout,
  • Une tendance à parler beaucoup,
  • Un désamour pour les activités calmes,
  • Une tendance à interrompre les autres,
  • Un besoin d’imposer sa présente,
  • Une difficulté à attendre,
  • Un caractère imprévisible et changeant,
  • Des sautes d’humeur régulières.

Généralement, les enfants qui ont le TDAH sont décrits comme bruyants, voire agressifs, ce qui les conduit vers des difficultés sociales avec un sentiment de rejet de la part des autres 💔. 

👉 Cependant, attention à garder en tête que tous les enfants avec un comportement compliqué ne sont pas atteints par le TDAH. Par exemple, cela peut être une surdité non diagnostiquée, ce qui entraîne un problème d’attention. Il faut donc explorer plusieurs pistes pour comprendre le comportement de son enfant 👀.

Comment savoir si on a un déficit de l'attention en tant qu’adulte ?

On retrouve évidemment les principaux symptômes avec l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité, mais cela s’exprime différemment 🤔. Les adultes TDAH ont souvent une vie chaotique, mais ont moins d’hyperactivité que pendant l’enfance. Du moins, cela prend une autre forme via une recherche de sensations fortes (comme les sports extrêmes) ou le besoin de faire tout un tas d’activités en même temps. Comme les enfants, les adultes ont des difficultés à terminer des tâches et une faible capacité de concentration. Il y aura aussi une difficulté à organiser son temps et son quotidien, à court, moyen ou long terme 😅.

Au niveau du caractère, on peut retrouver des symptômes très spécifiques chez l’adulte souffrant du TDAH :

Quelles sont les causes du trouble de déficit de l'attention ?

La question légitime à se poser, c’est “est-ce qu’il y a une ou plusieurs causes au TDAH ?”. La ou les causes ne sont pas clairement connues encore actuellement. On parle souvent de troubles neurologiques, car les chercheurs ont observé un déséquilibre dans certains neurotransmetteurs dans le cerveau 🧠. Par contre, ils sont unanimes sur le fait que le TDAH n’est pas causé par :

  • des besoins affectifs non comblés,
  • Un contexte familial défaillant en matière d’éducation,
  • Un stress psychologique,
  • Une mauvaise formation scolaire,
  • Un manque de volonté d’apprendre.

Les profils “à risque”

Les facteurs cités ne sont pas une cause, mais ils peuvent exacerber le trouble de l’attention. De plus, il faut savoir qu’il n’y a pas de lien entre l’intelligence et le TDAH. Certes, il peut y avoir des difficultés scolaires ou professionnelles en raison des symptômes, mais cela ne traduit en aucun cas un manque d’intelligence ❗ Par contre, on peut déceler plus facilement le trouble du déficit de l’attention chez certains profils qui ont en plus de risques en raison :

  • D’antécédents familiaux (génétiques),
  • D'un choc violent à la tête pendant l’enfance,
  • D’une naissance prématurée,
  • D’un manque d’oxygène à la naissance,
  • Ou encore d’une méningite bactérienne…

Diagnostic et traitement du TDAH

Que ce soit durant l’enfance ou à l’âge adulte, le TDAH peut avoir des répercussions sur la vie de la personne atteinte. Cela peut entraîner des problèmes comportementaux et sociaux, d’ailleurs certains adultes atteints ont du mal à avoir un équilibre de vie et souffrent de plusieurs autres troubles ou encore dépendance 😞. Il est donc primordial d’établir un diagnostic, de préférence le plus tôt possible, dès l’enfance.

Faire diagnostiquer un enfant du TDAH prend du temps, car il faut faire une évaluation approfondie de l’enfant et de son milieu de vie. Plusieurs personnes peuvent intervenir chez l’enfant : le médecin traitant ou le pédiatre, un psychiatre, un psychologue, un psychomotricien et même un orthophoniste, un ergothérapeute et un assistant social.

Les professionnels de santé vont d’abord surveiller le développement de la psychomotricité de l’enfant via un historique établi par les parents. Pour détecter le TDAH, des tests psychologiques et neuropsychologiques sont aussi faits afin d’évaluer le quotient intellectuel et le potentiel d’apprentissage 📐.

Trouver un traitement adapté

Chez l’enfant, le traitement commence toujours par des mesures non médicamenteuses, l’important est d’apporter une aide à l’enfant et aux parents. Le mieux est de l’emmener chez le psychologue et les autres soignants pour un traitement complet. Il est aussi possible de mettre certaines choses en place pour accompagner au mieux son enfant, surtout par rapport à la vie scolaire :

  • Prévoir des périodes de travail courtes,
  • Répartir les tâches en petites unités faciles à gérer,
  • Le faire placer au premier rang de la classe pour éviter les distractions,

  • Lui donner plus de temps pour finir ses travaux,
  • Lui faire prendre des notes sur ses tâches et faire des listes avec lui,
  • Utiliser des aides comme des bouchons d’oreilles et une balle antistress,
  • Lui attribuer des tâches simples où il se sent utile pour lui donner confiance en lui,
  • Utiliser la roue des émotions pour l’aider à s’exprimer sur ce qu’il ressent.

Le diagnostic chez l’adulte est un peu plus complexe, car bon nombre de symptômes du TDAH peuvent être ceux d’autres troubles comme une dépression ou encore le trouble bipolaire. Il ne faut donc pas hésiter à se rapprocher d’un psychiatre et d’un psychologue pour établir un diagnostic et avoir un soin adapté.

Le témoignage de Blandine sur son TDAH 

Blandine a accepté d'apporter son témoignage sur son TDAH, diagnostiqué à l'âge adulte et sur celui de son fils, qui est en plus hyperactif. Cela montre que c'est une longue démarche, mais que désormais, en ayant un suivi adapté, elle arrive beaucoup à gérer son trouble et celui de son enfant 🤗 : 

💬

“Tout a commencé avec une amie qui m’a encouragée à faire un test de QI en me certifiant que je devais être Haut Potentiel. J’ai donc entamé mes recherches sur internet, les sources et les informations étaient loin d’être ce qu’elles sont aujourd’hui. Je me suis tout de même énormément reconnue dans tout ce que je lisais et tout semblait mettre en lumière des années d’ombre et de mal-être

Lors de la passation, le test relève bien un Haut Potentiel et la psychologue remarque clairement un TDAH chez moi. Je mets quelques mois à digérer l’information. Je laisse passer quelque temps et en comprenant qu’alors je n’étais pas, comme je le pensais, complètement bête. Je reprends donc mes études en psychologie, même si mon attention me met des bâtons dans les roues, tant elle est fluctuante. Malgré tout, je m’en sors, mais au prix d’une grosse fatigue.

Parallèlement à ça, j’essaie plusieurs démarches : ma généraliste me dit que le TDAH n’existe pas pour les adultes. Je me tourne vers le service de neuropsy qui me dit que ce n’est pas grave… Je tombe enceinte en étant à la fac et j’essaie tant bien que mal de suivre. La naissance de mon fils fait tout sauter, je finis par faire un burnout parental au bout d’un an. Cette fois, je retourne tout et je finis par trouver un service spécialisé adulte TDAH. Pour la première fois, on m’écoute, on échange, on me pose bien un diagnostic TDAH. Je commence un traitement et je revis tout doucement : je récupère mon attention et je régule mieux mes émotions. J’ai ensuite pu expérimenter la TCC, la méditation de pleine conscience sur un programme conçu spécifiquement pour le TDAH…

Le TDAH a un taux d’héritabilité à environ 70%, mon mari et moi savions que notre fils serait sûrement concerné et très vite, on a compris. La crèche nous a alertés en premier. On a finalement été assez désemparés puisque mon mari, comme moi, avons une forme sans hyperactivité physique. Cependant, notre fils a une très grande hyperactivité et ce fut très dur à supporter, en plus, il était impossible de le faire diagnostiquer, car trop petit. On a pu être redirigé toujours grâce à une psychomotricienne, en faisant des pieds et des mains, pour que l’on soit reçu par un pédopsychiatre et une neuropédiatre, qui ont tous deux confirmé le TDAH immédiatement. Notre fils a sauté une classe cette année, car l’ennui en classe décuplait tous les symptômes du TDAH et engendrait de gros troubles du comportement en classe. Depuis le saut de classe, tout est rentré dans l’ordre (pour l’instant) !

Maintenant je sais que le TDAH c’est aussi une véritable force. Aujourd’hui, ce n’est pas un ennemi, c’est un ami. Parfois il m’agace parce que j’aimerais bien qu’il me suive un peu plus loin dans tout ce que j’ai envie de faire. Puis je me rappelle que tout ce que j’ai envie de faire, toutes mes envies, tout ce que je crée, c’est aussi grâce à lui. Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu connaître le TDAH pour moi, le reconnaître pour mon fils et donc d’avoir pu entamer une prise en charge précoce.”

🎧 Pour en savoir plus sur le TDAH, vous pouvez retrouver le podcast “Résiliences” Eléonore Weil sur ce sujet si complexe et si vaste. Il est important d’avoir un maximum d’éléments en main pour comprendre ce trouble du déficit de l’attention, que ce soit pour son enfant ou pour nous.

L'avis de la rédaction : on vit très bien avec !

On vit très bien avec un TDAH, pour preuve Michel Cymes, médecin présentateur du magazine de la santé sur France 5, entre autres, en est atteint. Cela ne l'a pas empêché de faire médecine et de réussir mais comme il l'explique "cela m'a permis de comprendre les difficultés rencontrées pendant mes études, je sais maintenant que j'ai une capacité de concentration ultra-limitée." Il est important de se faire diagnostiquer afin de mieux comprendre et de mieux organiser sa vie, si vous pensez en être atteint, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un psychologue afin de faire un bilan. 

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Sources : passeportsante.net / camh.ca / ameli.fr

Article proposé par Camille Lenglet

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15 avril · Wengood

8:57


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