Qu'est-ce que l'angoisse de la séparation et comment l'apaiser ?

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Alors que bébé était une petite chose facile qui passait tranquillement de bras en bras et supportait d'être seul dans une pièce, voilà que tout à coup, maman sort de la pièce et c'est la crise de larme assurée. On appelle ça l'angoisse de la séparation et vous savez quoi ? C'est normal... tant que ça reste une angoisse et tant qu'on parle de bébé.

Qu'est-ce que l'angoisse de la séparation et comment l'apaiser ?

Angoisse ou anxiété ?

L'angoisse de la séparation correspond à une phase normale du développement de bébé. Elle se produit souvent aux alentours du huitième mois, lorsque l'enfant commence à développer sa motricité et à devenir autonome. Au début de sa vie, l'humain est le seul mammifère qui ne sait pas se déplacer seul et lorsqu'il y parvient, il a besoin d'un regard protecteur sur lui. 

C'est l'une des raisons qui explique cette angoisse de la séparation. Elle dure souvent jusqu'aux 18 mois de l'enfant, parfois moins, mais rarement plus, sinon on parle d’anxiété de la séparation. Cette anxiété se développe surtout chez les enfants entre 6 et 7 ans, mais aussi parfois chez les adolescents. Ces derniers ressentent une forte anxiété lorsqu'ils doivent quitter les personnes qu'ils aiment (notamment leurs parents) et leur maison. On parle d'anxiété de la séparation quand l'enfant manifeste trois de ces huit symptômes :

  • détresse excessive dans les situations où il y a séparation d'avec les personnes auxquelles l'enfant est attaché,
  • crainte excessive et persistante reliée à la disparition de l'une ou des principales figures d'attachement,
  • crainte excessive et persistante d'un événement malheureux qui sépare l'enfant de ses principales figures d'attachement,
  • réticence persistante ou refus d'aller à l'école à cause de cette peur de la séparation,
  • réticence excessive à rester seul à la maison ou à aller seul, dans d'autres environnements ou lieux,
  • refus d'aller dormir sans être proche d'une de ses principales figures d'attachement,
  • cauchemars récurrents portant sur des thèmes de séparation,
  • plaintes somatiques répétées lors des séparations d'avec les personnes auxquelles l'enfant est attaché.

L'angoisse la séparation : l'attachement et un corps à soi

Si l'anxiété de la séparation est un trouble qu'il convient de soigner, parfois à l'aide d'une thérapie familiale ou individuelle, l'angoisse de la séparation est une étape nécessaire au développement puisqu'elle signifie que bébé grandit, qu'il prend conscience du monde qui l'entoure et surtout qu'il a créé avec ses parents un lien d'attachement, parce qu'il se sent en sécurité 😊. 

Et puis, alors qu'il était en symbiose totale, pendant la grossesse, puis plus partielle avec son parent, majoritairement sa mère, tout à coup, il prend conscience qu'il possède son propre corps, il expérimente alors la séparation psychique et l'inquiétude qui va avec ! 

👋 Je ne veux pas quitter mon bébé... et ça va !

Calmer l'angoisse : je fais quoi et j'évite quoi ?

On l'a vu, c'est une phase importante du développement de bébé qui se joue ici, et bien qu'elle soit souvent courte, elle peut être difficile à vivre pour les parents comme pour l'enfant. J'ai donc quelques astuces qui devraient vous aider pendant cette période.

1. Le doudou

C'est le moment de lui présenter doudou ! Le doudou, la tétine ou tout autre objet est une substitution au parent. C'est l'objet qui symbolise le prolongement du lien d'attachement en l'absence des parents. C'est donc le moment idéal pour nouer des liens avec Lapinou, Ourson, ou cochonou etc.

2. Restez près de lui

Restez à côté de votre enfant lorsqu'il arrive en territoire inconnu. Il a besoin de temps pour apprivoiser un nouvel endroit, restez donc près de lui pour le rassurer et encouragez-le gentiment.

3. On joue à cache cache

Jouez à cache-cache ou à "coucou caché" pour que votre enfant intègre l'idée de permanence de l'objet : même quand mes parents, ou un objet, ne sont plus sous mon regard, ils continuent d'exister

4. Ne dramatisez pas

Faites de la séparation un moment agréable… mais court ! En gros, si votre enfant pleure, consolez-le, puis faites-lui un bisou, au revoir et on s'en va. Il ne faut pas dramatiser la situation.

Ce qu'il faut éviter de faire :

  • 1. Ne commencez pas à faire garder votre bébé pendant cette période. Vous risqueriez d'aggraver ou de faire perdurer l'angoisse de la séparation.
  • 2. Ne le forcez pas à aller vers les autres et ne le fâchez pas s'il cherche à exprimer une inquiétude.
  • 3. Évitez de changer de pièce sans prévenir votre enfant. Communiquer avec son bébé est essentiel et même s'il ne comprend pas toujours ce que vous lui dites, il sait que vous lui parlez. C'est la raison pour laquelle il faut lui dire "je vais chercher quelque chose dans la voiture, je reviens.", "je vais aux toilettes, je reviens.", etc. Enfin, évitez aussi de partir sans rien dire lorsque bébé joue ou dort. Il finira par vous chercher et aura l'impression d'être abandonné en se rendant compte que vous n'êtes plus là.

Selon les enfants, l'angoisse est plus ou moins longue et elle donne déjà des indications sur le caractère de votre enfant 😉. Plutôt résilient ou peut-être un peu plus explosif ! Mais si l'angoisse perdure au-delà des 18 mois, il peut être intéressant d'en parler à un spécialiste.

👋 Blessure de rejet : la comprendre, l'accepter pour en guérir

Et chez les adultes ?

Les adultes peuvent eux aussi souffrir de l'angoisse de la séparation. On est plutôt ici face à une intolérance de la solitude, on peut même parler d'une peur panique de la solitude et de l'abandon. Ces personnes ont souvent des vies amoureuses compliquées puisqu'elles se mettent en couple avant tout pour ne pas être seules, plutôt que par amour. Impossible donc pour elles de fuir une relation amoureuse toxique ou un pervers narcissique.

La peur de se retrouver seule est plus grande que tout. C'est souvent l'entourage qui prend conscience de cette difficulté. Il faudra alors aider la personne qui souffre d'angoisse de la séparation en lui proposant une thérapie. C'est la seule manière de soigner une blessure qui remonte souvent à la petite enfance et qui empêche d'avancer seuls dans la vie !

L'avis de la rédaction : n'hésitez pas à consulter

Si vous sentez que l'angoisse de la séparation est trop forte pour votre enfant, que quelque chose ne va pas et que cela devient infernal au quotidien, n'hésitez pas à contacter un psychologue afin de faire le point avec lui. Ensemble, vous pourrez comprendre ce qu'il se passe et mettre en place de nouvelles habitudes qui permettront à tout le monde de s'apaiser. 

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un psychologue

Angoisse de la séparation : attention à la névrose abandonnique !

Et aussi :

Article proposé par Lauriane Amorim

Mon rêve de bonheur : redécouvrir le monde avec des yeux d'enfants

Nos derniers articles

“Mon travail est ma raison d'être” : gare au déséquilibre !

Je suis de celles qui ne placent pas le travail au centre de ma vie. En revanche, j’ai une amie pour qui c'est le cas, au point que son corps lâche régulièrement. Clairement, son travail, c’est sa raison d’être, elle donne tout. Peut-être un peu trop. C’est pourquoi j’ai eu envie de faire cet article, pour lui rappeler de faire attention ! Peut-être que cela vous aidera aussi, surtout si vous avez la sensation que votre carrière occupe tout l’espace dans votre vie.

Écoutez votre subconscient, il ne vous veut que du bien !

Faire un choix est parfois compliqué pour moi. Je peux passer des heures à réfléchir à un projet sans parvenir à avancer. Dernièrement, j’ai pris conscience que je n’étais pas assez à l’écoute de moi, de mon instinct et que cela m'a joué bien des tours. Pourtant les réponses sont là, tout au fond de moi. Selon la psychanalyse, le subconscient serait celui qui contient tout. Voyons ce dont il s'agit.

Place dans la fratrie : qu'est-ce que ça dit de vous ?

Le cadet est plus indépendant, le benjamin est le plus chouchouté… On a tous au moins une fois entendu une remarque suivant notre ordre de naissance dans la fratrie. Mais selon plusieurs études, cette place en dit beaucoup sur nous qu’elle influence les traits de notre personnalité. Plus ambitieux, plus créatif, plus responsable… Autant de caractéristiques influencées par notre position dans la famille. Alors quels traits nous sont attribués suivant notre place dans la fratrie ?

Gérer un collègue difficile grâce à la méthode DESC, un outil formidable !

Il y a un collègue au bureau qui m'insupporte. Vous savez, c'est celui qui a tout le temps l'habitude de m'interrompre lors des réunions. Du coup, j'ai cherché des solutions pour savoir comment le gérer. J'ai découvert la méthode DESC, une approche de résolution de problèmes basée sur le doute méthodique. Je l'ai appliqué en discutant avec lui et franchement, j'ai vu une amélioration de son comportement. La méthode DESC est un outil formidable, alors je vous en parle.

Dédoublement de personnalité : Qu'est-ce que le trouble dissociatif de l'identité ?

Quand on pense au dédoublement de personnalité, un exemple bien connu de la littérature nous vient en tête : "L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde". Pourtant, cela n’a rien de romanesque, il est bien concret, même s’il est plus méconnu que d'autres troubles comme la schizophrénie. En psychologie, il porte le nom de trouble dissociatif de l’identité (TDI). Qu’est-ce que c’est exactement ? Quels sont les symptômes de ce trouble ? Qu’est-ce qui en est à l’origine ? Explication.

Coucher avec un collègue ou son boss, jeu dangereux ?

Ça m’est déjà arrivé d’avoir un crush au travail. Franchement, si je n’avais pas appris par la suite qu’il était en couple, j’aurais mis le paquet pour le séduire. Sauf que voilà, on connaît bien la règle du “No zob in job”, qui veut littéralement dire que c’est une mauvaise idée de coucher avec un collègue, voire pire, son boss ! Est-ce que c’est vraiment un jeu si dangereux que ça ? Qu’est-ce qu’on risque si on est pris la main dans le sac ? Je vous explique tout (eh oui, je m’étais renseignée avant de foncer) !

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Comment gérer une séparation, une rupture ? Par Laurence Dispaux, psychologue- sexologue

27 février · Wengood

30:02


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube