Nous avons célébré mardi 8 mars la journée de la femme, sur le thème du travail, sujet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Pour l'occasion, j'ai écrit un petit texte pour Wengo, qui a été diffusé sur la page Facebook. J'espère qu'il vous parlera aussi.
Les poètes et les romantiques de la belle époque ont beau encenser les femmes : non, il ne suffit pas de leur offrir des roses, de leur tenir les portes des restaurants et de les aider à mettre leur manteau pour que soient pardonnés la muflerie et le machisme discriminatoire qu’elles subissent à longueur de temps. A elles en effet de prouver qu’elles peuvent faire autant, si ce n’est mieux, que les hommes dans leur travail si elles veulent avoir un salaire équivalent ! A elles de convaincre leur employeur lors de leur embauche que, non, non, il n’est pas dans leurs intentions immédiates de faire un enfant ! A elles enfin de promettre qu’elles ne seront pas plus sentimentales que leurs collègues masculins et qu’elles ne pleureront pas ou n’entreront pas dans une crise d’hystérie au moindre échec...
La société actuelle n’hésite pas à renvoyer les femmes à l’image qu’elle se faisait d’elles au Moyen-âge : entre la femme sorcière, la femme-enfant, la pute ou la soumise, quelle place peuvent-elles revendiquer ? Ouvrons les fenêtres, faisons sauter les verrous : le harcèlement moral ou sexuel, la discrimination entre les sexes, ne sont plus acceptables aujourd’hui et freinent l’avancée d’une société qui se veut démocratique.
Les femmes ont désormais pris leur place et c’est peut-être finalement cela qui leur est reproché : elles sont tout à la fois mères, maîtresses, amantes, chefs d’entreprise, magistrates, policières… mais qui sont-elles donc pour endosser tous ces rôles à la fois ? De tout temps les femmes ont représenté pour l’homme l’inconnu : jamais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre... de quoi inquiéter certains hommes et les pousser à dresser un rempart entre elles et eux pour êtres certains d’asseoir leur suprématie.
C’est idiot parce que l’intelligence n’est pas au rendez-vous dans cette façon de penser et ne repose en réalité que sur des peurs ancestrales et archaïques de leur part : celles des petits garçons qu’ils ont été et des adultes qu’ils ne sont pas devenus…
Rina Novi, psychologue clinicienne sur Wengo
