Consultations mieux-être à distance

Bienvenue sur le blog de Laurence Guin

La mort d'un proche vécue par un enfant

 

 

 

Si la mort fait partie de la vie et que nous l'intégrons tous plus ou moins comme une des expériences les plus douloureuses, qu'en est-il des enfants ? Comment vivent-ils la disparition d'un proche, comme celle de leur père, mère, frère ou sœur ? Comment peuvent-ils se construire après le décès d'une personne tant aimée?

 

 

Simon ou l'enfant roi qui n'a plus de mère

 

Simon est le dernier d'une fratrie de 5 enfants, seul enfant d’un couple recomposé et enfant choyé et surprotégé par toute la famille.

Simon a vécu une première disparition, celle d'un proche, son grand-père. Il avait 5 ans et ne garde que peu de souvenirs de celui-ci, mais le discours maternel fait revivre cet homme, patriarche d'une famille nombreuse.

Simon parle avec émotion de son grand père qui le gardait quand ses parents travaillaient. Le vide laissé par cet homme a atteint la mère de Simon et en retour l'enfant est sensible au désarroi de sa mère.

Trois ans plus tard, Simon a 8 ans quand il apprend par ses parents que sa maman est très malade.

Quelques années plus tard malheureusement, la maladie l’emporte. Maladie détectée brutalement, où les mois sont comptés. On ne lui laisse que 6 mois maximum à vivre.

Quelques jours avant la mort de sa mère, il apprendra qu'elle est au plus mal. Jusqu’ici, on a tenté de la préserver. Il posera des questions quand il verra sa mère allongée toute la journée dans son lit, perdant peu à peu conscience face à la douleur.

"Qu'est-ce qu'elle a maman ? Pourquoi ne vient-elle plus me chercher à l'école ? Pourquoi elle ne va plus travailler ? Pourquoi elle reste au lit toute la journée ?

 

A l'annonce de la mort de sa mère, Simon est gardé par l'aîné des enfants : c'est l'effondrement. Cette famille soudée se réunit dans l'appartement familial. Les enfants hurlent leur douleur, Simon pleure, mais ne comprend pas ce qu’il se passe. Il sera confié à une de ses tantes afin de l'éloigner du désarroi dans lequel est plongée toute la famille.

 

Simon n'ira pas à l'enterrement, mais souhaitera faire un dessin pour sa maman, que ses frères et sœurs déposeront dans la tombe.

 

Les semaines qui suivent le drame, Simon semble absent quand on lui parle ; lui, qui était souvent turbulent et plein de vie, reste calme voire passif. Il refuse de parler de sa mère, mais reste très attentif quand les adultes autour de lui se remémorent des souvenirs et anecdotes avec elle. Il s'exprime peu, pleure très peu, comme sidéré par cette disparition brutale.

 

Que deviendra cet enfant choyé de tous et de sa mère en particulier...? Comment se construira-t-il ? Quel travail sera-t-il possible d'entamer avec lui ?

 

Simon est actuellement suivi par une psychologue. Son père et lui rencontrent la thérapeute ensemble et le travail thérapeutique débute.

 

 

Myriam ou l'adolescence entravée par la mort

 

Myriam a 14 ans. Elle est amenée par sa mère et son beau-père à une consultation familiale psychologique.

Le couple se dit excédé par le comportement de Myriam, qui multiplie les absences scolaires, fume du cannabis, et a de très mauvaises fréquentations. Elle fugue de la maison pour éviter de violentes disputes entre sa mère et elle.

Très vite, nous comprenons que "rien n'est comme avant", et ce depuis le décès d'Angélica, sa petite sœur, 2,5 ans, morte d'une maladie orpheline et seul enfant de ce couple recomposé.

La mère ne peut poursuivre la consultation, tant les sanglots l'envahissent. Le père courageusement explique qu'Angélica avait eu un diagnostic létal prononcé très rapidement par les médecins après sa naissance.

Myriam, jeune adolescente si rebelle, reste dans son coin, tête baissée, très triste, sans mot dire. Lorsqu'on interroge Myriam sur cet évènement tragique, nous comprenons alors que c'est elle, qui durant les derniers mois de vie de sa sœur à laquelle elle était très attachée, l'a accompagnée jusqu'au dernier moment, la tenant dans ses bras à son dernier soupir. La mère était dans le déni de la maladie de sa seconde fille et s’est effondrée à la mort de cette dernière. C’est alors Myriam qui a pris sa place au sein de la maison. Elle fût celle qui accompagna l'enfant à la mort.

Les comportements de rébellion, de fugues, voire de violences seront à mettre en miroir avec la violence de ce que la jeune adolescente a supporté par amour de sa sœur et de la famille.

Au fil des séances, Myriam pourra déposer en thérapie familiale toute la colère, l'injustice, et la peine qu'elle n'aura jamais pu exprimer chez elle auparavant, sentant l'extrême fragilité et désarroi de sa mère.

 

 

Que penser de ces 2 cas d'enfant et d'adolescent confrontés si jeunes à de tels drames ?

 

La mort est différemment vécue selon l'âge à laquelle on y est confronté (petite enfance, adolescence), selon les circonstances (maladie, accident, drame...), selon la culture (occidentale, orientale...), la religion (chrétienne, musulmane, judaïque...).

Elle peut être plus facilement surmontée quand l'enfant se sent entouré et qu'il peut parler quand bon lui semble de sa peine, du manque et de sa tristesse.

L'aide psychologique peut aider l'enfant à traverser cette période "à vide". Souvent, l'entourage a besoin d'un soutien également et un travail thérapeutique familial peut être envisagé quelques temps. 

 


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